Comment se passe une curiethérapie de l’utérus ?

Comme de nombreux cancers, les cancers du col de l’utérus ou de l’endomètre sont soignés par chimiothérapie. La curiethérapie intervient ensuite de façon complémentaire pour éradiquer les dernières cellules malades et ainsi sécuriser le traitement. Comment se déroule une curiethérapie de l’utérus ? En quoi consiste cette méthode de traitement et quels en sont les avantages ? On fait le point pour vous sur la curiethérapie.

Curiethérapie de l’utérus : définition

La curiethérapie est une technique de radiothérapie spécifiquement utilisée pour traiter certains cancers, et notamment le cancer du col de l’utérus ou le cancer de l’endomètre. La curiethérapie intervient pour détruire l’éventuel résidu de cellules cancéreuses encore présentes après une ablation de l’utérus. Elle peut aussi être utilisée pour cibler la tumeur elle-même, dans le cadre d’une curiethérapie utérovaginale. La curiethérapie se pratique directement dans l’organisme de la patiente, permettant ainsi d’irradier avec précision les cellules malades. Un élément radioactif, le plus souvent de l’iridium 192, est projeté sur la zone à traiter, par le biais d’un applicateur inséré dans l’utérus. La curiethérapie permet de projeter de fortes doses de rayons avec beaucoup de précision, ce qui rend cette technique plus efficace que la radiothérapie externe.

Trois types de curiethérapie

Selon le débit avec lequel la source radioactive est projetée, on distingue 3 types de curiethérapie : les curiethérapies à haut débit de dose, à bas débit pulsé et à bas débit de dose. La dose totale utilisée est toujours la même, et le recours à l’une ou l’autre de ces techniques dépend de l’établissement dans lequel la curiethérapie est pratiquée.

La curiethérapie à haut débit de dose

La curiethérapie à haut débit de dose consiste à libérer une forte dose d’iridium pendant un laps de temps très court, de 30 minutes environ. Deux à quatre séances sont nécessaires, et le traitement a lieu en ambulatoire car il ne nécessite pas d’anesthésie.

La curiethérapie à bas débit de dose

La curiethérapie à bas débit de dose est utilisée pour les curiethérapies utérovaginales, lorsque l’utérus n’a pas été enlevé. Le matériel est implanté sous anesthésie et la patiente est hospitalisée plusieurs jours. Les séances de curiethérapie se déroulent au bloc opératoire et durent quelques minutes. Deux configurations sont possibles :

  • Une seule hospitalisation de 3 jours, implantation du matériel puis 4 séances de traitement à raison de 2 séances par jour ;
  • Deux hospitalisations de 2 jours espacées d’une semaine, une séance par jour, soit 4 au total. Le matériel est implanté à chaque hospitalisation puis ôté avant la sortie.

La curiethérapie à bas débit pulsé

La curiethérapie à bas débit pulsé est également utilisée lorsque l’utérus est encore présent. L’iridium est propulsé dans le matériel intra-utérin pendant 15 à 30 minutes. Cette action est répétée toutes les heures pendant 50 heures, soit en continu, soit avec une interruption nocturne.

Déroulement de la curiethérapie

Mise en place de l’applicateur, diffusion du traitement puis retrait de l’applicateur constituent les trois phases principales de la curiethérapie.

Curiethérapie de l’utérus : avant le traitement

Tout d’abord, l’applicateur par le biais duquel sera diffusé l’iridium est placé dans l’utérus, avec l’aide de radiographie, scanner ou IRM. Puis la dosimétrie est calculée. Il s’agit de déterminer la durée du traitement ainsi que la quantité et la répartition des rayons qui seront libérés. Une sonde urinaire est également mise en place.

Curiethérapie de l’utérus : pendant le traitement 

La curiethérapie peut commencer dès que l’applicateur a été mis en place et que la dosimétrie est connue. En fonction du type de curiethérapie qui est réalisé, la patiente reste en chambre ou est transportée au bloc. Le praticien installe les câbles qui relient l’applicateur au conteneur de la source radioactive, et la séance démarre. Il n’est pas possible de bouger durant les séances, et les proches ne sont pas autorisés à y assister, pour des raisons de sécurité et pour les préserver de la radioactivité.

Curiethérapie de l’utérus : après le traitement 

L’applicateur est extrait aussitôt après le traitement, et son retrait ne nécessite pas d’anesthésie générale. La patiente peut se lever dès que l’applicateur et la sonde urinaire ont été ôtés. Aucune précaution chirurgicale n’est à observer, puisque l’applicateur n’est pas posé chirurgicalement mais introduit dans l’organisme par les voies naturelles. La patiente peut donc reprendre une vie normale, bouger ou se doucher comme elle le souhaite. Après extraction de l’applicateur, aucun risque de radioactivité n’est à craindre pour l’entourage. D’éventuels soins locaux peuvent être prescrits et un rendez-vous de contrôle est fixé avec le spécialiste.

Selon l’Institut National du Cancer, le cancer de l’endomètre est le plus fréquent des cancers gynécologiques, après le cancer du sein. Il touche principalement les femmes ménopausées. Un dépistage régulier permet de le diagnostiquer rapidement, et donc de le soigner. La curiethérapie de l’utérus est un traitement très localisé, et pour cette raison, il provoque peu d’effets secondaires.

Sources :

Auteur : Elsa M.

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